Le Phytoplancton

Les eaux côtières contiennent de nombreux organismes unicellulaires. Certains ne se développent que librement dans l’eau, d’autres se retrouvent dans l’eau par l’agitation des vagues et des marées car ils adhèrent à des sédiments ou aux rochers. Par souci de simplification, on nomme phytoplancton (du grec phyton « plante » et plagton « errant ») tous les organismes unicellulaires qui se retrouvent dans l’eau.

Ce sont des organismes très diversifiés qui vont de la bactérie à la cellule de 1 mm de diamètre, ou aux colonies gélatineuses de plusieurs millimètres. Parmi eux, une grande majorité est représentée par de véritables plantes, autotrophes, c’est-à-dire qui fabriquent leur propre matière organique (glucides, lipides, protides) par la photosynthèse, à partir de l’eau, du gaz carbonique (CO2), des sels nutritifs et en présence de lumière.

Dans certains autres cohabitent un mode de fonctionnement « autotrophe » et un mode de fonctionnement « hétérotrophe » c’est-à-dire qu’ils peuvent également consommer des matières organiques (dissoutes, sous forme de particules, de petites cellules, ou même de cellules aussi grosses qu’eux…).

D’autres enfin ne sont qu’hétérotrophes.

La grande majorité utilise donc la lumière pour survivre et leur développement est comparable à celui de la végétation terrestre : forte poussée printanière grâce à la luminosité croissante et aux apports de sels nutritifs par les crues hivernales des fleuves. Par « sels nutritifs », on entend plusieurs éléments minéraux comme, par exemple, les nitrates et les phosphates.

En été, la croissance se ralentit en général. Mais, on peut voir apparaître d’importants développements d’espèces favorisés par la chaleur et la stabilité des eaux. Leur accumulation dans les premiers centimètres de la surface de la mer peut colorer celle-ci par grandes plaques allant du vert printemps au rouge ou au brun.

Quel est le rôle du phytoplancton sur notre planète ?

Il est très multiple.

Ce sont de tels organismes qui sont à l’origine de l’oxygène de l’atmosphère terrestre permettant ainsi le développement d’autres formes de vie, dont la nôtre.

Leur propriété d’absorber le CO2 pour rejeter l’oxygène en présence de lumière les met à la pointe de l’actualité en ce qui concerne leur rôle éventuel sur une diminution de l’effet de serre.

Ils représentent la base principale de la chaîne alimentaire en mer. Pas de phytoplancton ? pas de coquillages, ni de poissons, ni de baleines…

Parmi les milliers d’espèces décrites dans les eaux marines mondiales, moins d’une centaine peuvent être toxiques pour les autres espèces marines ou pour les consommateurs de produits marins contaminés.

A partir de cultures de phytoplancton, de nombreuses applications sont possibles, aussi bien en aquaculture, pour la nourriture des espèces cultivées, (larves et/ou adultes de mollusques, crustacés, poissons) qu’en bio-technologie comme la cosmétologie, la recherche de bio-carburant, ...

Et dans les pertuis Charentais ?

Les pertuis Charentais favorisent une bonne diversité et abondance du phytoplancton grâce aux apports des fleuves qui s’y jettent (Lay, Sèvre Niortaise, Charente, ainsi que des intrusions de la Gironde). Cela permet le développement de nombreuses espèces exploitées (pêche ou conchyliculture).

Les pertuis sont peu concernés par des contaminations de coquillages dues à des développements d’espèces toxiques (épisodes rares et brefs).