Étude et suivi de POPulations de bivalves FILtreurs du bassin d'Arcachon en 2024 - Palourde et moule asiatique – Projet POPFIL

Sur le bassin d’Arcachon, la palourde japonaise (Ruditapes philippinarum) domine les suspensivores intertidaux après l’huître. Elle constitue depuis les années 90 une population néonaturelle dans la lagune et représente une ressource commerciale importante en Nouvelle-Aquitaine, avec des captures professionnelles annuelles s’établissant autour de 200 tonnes.

Des suivis sont opérés depuis les années 2000 (8 années de suivi) en partenariat avec les structures professionnelles (CDPMEM33, CRPMEM Nouvelle-Aquitaine), dans le but de caractériser la dynamique spatio-temporelle de la population de palourde japonaise intra-bassin et de suivre son état de santé.

La campagne de prélèvement 2024 vient de s’achever. Cette campagne a eu lieu en 2 temps, du 24 mai au 31 mai et du 07 juin au 12 juin 2024 ; elle a mobilisé de nombreuses structures : le CRPMEM Nouvelle-Aquitaine (porteur de l’étude), l’Ifremer LERAR, le CDPMEM33, les pêcheurs professionnels, le Laboratoire UMR 5805 EPOC de l’Université de Bordeaux, le Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon et CAPENA. Les prélèvements ont été effectués depuis un navire professionnel affrété pour la campagne, à l'aide d'une benne Hamon. Au total, ce sont quelques 521 stations qui ont été prospectées en 22 marées. Cette campagne a bénéficié des résultats des travaux de recherche sur l’optimisation des protocoles (Thèse de C. Kermorvant). Cela a permis de réduire le nombre de stations sur certaines strates (tout en conservant une précision des estimateurs d’abondance voulue), d’augmenter l’effort d’échantillonnage sur d’autres strates et de prospecter de nouvelles zones.

L’objectif de l’étude est de fournir un diagnostic sur l’état des populations de palourdes (incluant les trois espèces Ruditapes philippinarum, Ruditapes decussatus et Polititapes aureus) dans le bassin en 2024 et de suivre leurs évolutions. À partir des données collectées, différents descripteurs vont être considérés et/ou calculés : densité, structure en taille, % de juvéniles, % de reproducteurs etc. Des échantillons biologiques issus de plusieurs sites ont également été prélevés en vue de leur analyse génétique ultérieure pour caractériser la diversité génétique des trois espèces de palourdes (par les Unités ASIM et MARBEC). Ces analyses affineront celles déjà initiées et réalisées par le laboratoire Évolution et Génétique des Populations de l’Unité MARBEC lors du projet DS PALDIAG où un échantillonnage sur 4 sites avait été réalisé en 2022 avec 100 palourdes japonaises et 40 palourdes européennes analysées avec le marqueur mitochondrial.

Cette étude a également permis de récolter des données biologiques sur une autre espèce de bivalve, la moule asiatique Arcuatula senhousia, dont la progression sur le bassin a été démontrée grâce aux campagnes 2018 et 2021. Ces données seront traitées par l’UMR EPOC de l’Université de Bordeaux qui porte un projet sur la dynamique d’invasion d’Arcuatula senhousia dans le bassin dont l’objectif est d’étudier son impact sur la biodiversité et le fonctionnement de l’écosystème des habitats envahis (projet ARCUATULA).

Nous remercions à nouveau ici toutes les personnes ayant participé à la campagne !