Crise sanitaire sur la côte basque : mise en évidence de la responsabilité de la microalgue Ostreopsis

Au cours du mois de septembre 2020, la Communauté d’Agglomération du Pays Basque et la Mairie d’Hendaye avaient été alertées sur l’occurrence d’un problème sanitaire touchant de nombreux baigneurs espagnols et français ayant fréquenté les plages d’Hendaye au début du mois de septembre et qui avaient ensuite développé des symptômes divers touchant la sphère ORL, des fièvres et un état de fatigue générale. Une étude menée à la suite de ces évènements avait permis de conclure à une forte probabilité que ces phénomènes soient liés à la présence dans les eaux côtières basques de la microalgue benthique Ostreopsis, dont une espèce est bien connue pour occasionner de tels troubles.

En 2021, le même type d’évènement s’est reproduit dès le début du mois d’août, touchant cette fois l’ensemble de la côte basque et provoquant des symptômes plus ou moins importants chez un grand nombre de personnes ayant fréquenté les rivages qu’ils soient promeneurs, baigneurs mais également maîtres-nageurs sauveteurs et restaurateurs. Dès le début de ce mois, un échantillonnage des eaux et des macroalgues sur lesquelles se développe Ostreopsis a été entrepris (action conjointe de la Station Ifremer Arcachon, de la Communauté d’Agglomération du Pays Basque et de Rivages Pro Tech) et des dénombrements réalisés de manière à caractériser la temporalité et la spatialité des abondances de ce genre dans la zone d’intérêt. Ces prélèvements ont révélé des abondances d’Ostreopsis plus ou moins importantes selon les sites, maximales au début du mois d’août (jusqu’à 600 000 cellules par litre d’eau de mer) et décroissant par la suite, jusqu’à devenir très faible au mois de septembre.

En parallèle, une identification de la (ou des) espèce(s) en cause a été réalisée par le Laboratoire Ifremer de Bretagne Occidentale en utilisant des marqueurs génétiques. Ces analyses ont révélé la coexistence de deux espèces : Ostreopsis cf. siamensis, déjà signalée sur la côte basque, et Ostreopsis cf. ovata, espèce bien connue en Méditerranée pour y générer des désagréments sanitaires, et observée pour la première fois sur les côtes atlantiques françaises. Par ailleurs, les toxines produites par cette dernière espèce ont été mises en évidence par des analyses réalisées au laboratoire PHYC de l’Ifremer Nantes sur des échantillons de microalgues.

Un programme de recherche (OSS 64), destiné à étudier ce phénomène et à aider les élus locaux dans leurs décisions liées à la gestion de la fréquentation de l’espace littoral, a débuté en 2022.