ACOPALBA (2021-2022)

ACOPALBA : Amélioration des COnnaissances sur la PALourde japonaise et la pêcherie associée dans le Bassin d’Arcachon pour complément d’une demande de diminution de la taille minimale de référence de conservation

Contexte de l’étude

Introduite dans les années 1980, la palourde japonaise (Ruditapes philippinarum) a rapidement supplanté la palourde européenne (Ruditapes decussatus) au sein des populations qui constituent certains gisements de la côte atlantique. Dans le Bassin d’Arcachon, des campagnes d’évaluation de cette population ont régulièrement lieu depuis le début des années 2000 et un cadre de gestion de la pêcherie a été mis en place en parallèle. Si la biomasse totale est plus ou moins stable ces vingt dernières années, la fraction exploitable est en nette diminution. Aujourd’hui, une quarantaine d’entreprises de pêche exploitent ce gisement.

Les travaux scientifiques du LER AR sur cette espèce ont mis en évidence des spécificités du gisement du bassin d'Arcachon. En particulier, la croissance individuelle des individus qui composent ce stock sédentaire et isolé diffère fortement de ceux d’autres zones ; elle est ralentie à partir d’une trentaine de millimètres. A partir de cette taille-là, il semblerait que la croissance s'effectue en largeur plus qu'en longueur, leur donnant une forme dite « boudeuse » ou « globuleuse ».

A partir de ces éléments, les pêcheurs à pied professionnels estiment que la taille minimale de référence de conservation (TMRC) de 35 mm n’est pas adaptée à la dynamique de la pêcherie du Bassin d’Arcachon et qu’elle pourrait être révisée. Durant le 2nd semestre 2020, sous l’impulsion de la France, et après saisine d’Ifremer par la DPMA, le groupe d’Etats membres des eaux occidentales sud a envoyé à la Commission européenne (CE) une recommandation conjointe (RC) pour diminuer la TMRC de la palourde japonaise à 32mm.

Au printemps 2021, le comité d’avis de la Commission européenne, le CSTEP, a rendu un avis défavorable sur la révision de la TMRC de la palourde japonaise dans le Bassin d’Arcachon, indiquant que la taille de première maturité sexuelle de la palourde japonaise est inconnue pour le bassin d’Arcachon et que les mesures de gestion et de suivi de la pêcherie n’ont pas été détaillées dans la RC.

 Objectifs de l’étude

Un projet a été déposé à l’appel à projets « enjeux immédiats » de France Filière Pêche (FFP) par le Comité Régional des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Nouvelle-Aquitaine (CRPMEM NA) pour répondre aux lacunes invoquées par le CSTEP afin de resoumettre une demande en 2022. Les partenaires sont le Comité Départemental des Pêches Maritimes et des Élevages Marins de Gironde (CDPMEM 33), le Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CNPMEM), l’Ifremer LER AR et la Station marine de Plentzia (Université du Pays Basque). Dans ce projet, sont aussi associés la Direction des Pêches Maritimes et de l'Aquaculture (DPMA), la Direction Interrégionale de la Mer Sud-Atlantique (DIRM SA) et la Direction Départementale des Territoires et de la Mer de Gironde (DDTM 33).

Le projet ACOPALBA vise donc, comme principal objectif, à déterminer la taille de première maturité sexuelle (SL50, représente la taille à partir de laquelle 50 % des individus sont matures) de la palourde japonaise et sa variabilité spatiale intra-bassin. Pour cette action, pilotée par l’Ifremer LER AR, des prélèvements ont été réalisés entre juin et août 2021 avec plus de 1420 palourdes collectées. Elles ont été conditionnées selon un protocole défini et envoyées à la Station marine de Plentzia pour réaliser des coupes histologiques en vue d’identifier les différents stades de maturité.

Le 2nd objectif est de rédiger une synthèse des mesures de suivi du stock et de la gestion de la pêcherie depuis les années 2000. Cette action est pilotée par les structures professionnelles, l’Ifremer y contribuera.

Financeur : FFP Enjeux immédiats

Porteur : CRPMEM N-A

Partenaires : Ifremer LERAR, CDPMEM33

Pour le LERAR : N. Caill-Milly et F. Sanchez