Projet EPICE

Porteur de projet : Ifremer, Laboratoire Environnement et Ressource du Morbihan Pays de la Loire (LER/MPL). Responsable : Mathilde Schapira.

Collaborateurs :  Ifremer DYNECO-Pelagos (R. Siano), Ifremer LER/BO (K. Mertens), Ifremer BE/LEX (S. Stachowski-Haberkorn), Projet Phenomer (Ifremer, C. Le Gac-Abernot).

Partenaires : Ifremer PFOM/PI-LEMAR (E. Fleury), Ifremer DYNECO-PHYC (L. Carpentier et A. Caruana), CRC Bretagne Sud (S. Gachelin), CRC Pays de Loire (M. Petit), CDPMEM de Bretagne Sud et CDPM des Pays de Loire

Période : à compter de juin 2018 jusque 2020

Financement : Agence de l'Eau Loire-Bretagne

Les activités anthropiques sont à l’origine de pollutions en azote (N) et en phosphore (P) dans les écosystèmes aquatiques. Une intensification des efflorescences d’espèces toxiques ou nuisibles a été observée depuis plusieurs années et la multiplication de ces épisodes a été associée aux phénomènes d’eutrophisation.

Le secteur côtier situé sous l’influence de la Loire et de la Vilaine constitue la zone littorale la plus vulnérable de la côte Atlantique vis-à-vis de l’eutrophisation. Le projet DIETE a mis en évidence une multiplication et une intensification des phénomènes d’eaux colorées sur ce secteur au cours des quarante dernières années. En effet, depuis 1982, plus des deux tiers des eaux colorées recensées sur la zone sont des eaux vertes à Lepidodinium chlorophorum, et depuis 2007, de tels épisodes sont recensés pratiquement chaque année. Bien que cette espèce ne soit pas toxique, ces proliférations massives sont susceptibles d’impacter durablement le fonctionnement de l’écosystème.

Les efflorescences du dinoflagellé L. chlorophorum se caractérisent par de fortes biomasses et ont été associées à des épisodes hypoxiques, ayant conduit à des mortalités d’organismes marins. D’autre part, les grandes quantités d’exo-polymères produits par cette espèce pourraient accentuer les déplétions en oxygène.

Malgré la récurrence de ces épisodes et leur potentielle intensification dans le futur, nos connaissances relatives à l’écologie de L. chlorophorum et, à la phénologie et au déterminisme de ces efflorescences sont à ce jour limitées. En conséquence, il apparaît indispensable de mieux évaluer les risques liés aux épisodes d’eaux colorées vertes au large de la Loire et de la Vilaine, et d’autre part d’améliorer nos connaissances sur (i) la dynamique de ces efflorescences (ii) les conditions environnementales favorisant leur développement et (iii) leurs conséquences en termes de production de matière organique.

Objectifs et mise en oeuvre

Action 1 : Amélioration du recensement des eaux vertes à L. chlorophorum

L’objectif est de sensibiliser les usagers du littoral et le grand public, et de les inciter à déclarer leurs observations d’eau colorées sur le site du projet de science participative Phenomer
Je communique mon observation.

Action 2 : Optimisation de l’estimation des abondances de L. chlorophorum

L’objectif est d’évaluer l’utilisation de la cytométrie en flux, pour l’identification et l’énumération de L. chlorophorum en milieu naturel afin d’optimiser la quantification des abondances de ce dinoflagellé.

Action 3 : Identification des zones à risque au large de la Loire et de la Vilaine.

Lorsque les conditions environnementales deviennent défavorables, certains dinoflagellés sont capables de former des kystes de résistance qui sédimentent sur le fond. Ces kystes peuvent germer et redonner des cellules planctoniques capables de générer un nouveau bloom. Les sites sur lesquels s’accumulent les kystes constituent des zones à risque. L’objectif est donc de vérifier si L. chlorophorum est capable de produire des kystes et d’étudier la répartition spatiale de ces derniers au large de la Loire et de la Vilaine afin d’identifier des zones à risque.