Soutenance HDR - Nathalie CAILL-MILLY

FÉLICITATION Nathalie !
Ce lundi 3 juillet, Nathalie Caill-Milly a défendu avec succès son Habilitation à Diriger la Recherche :  « De la collecte des données à l'appropriation des résultats par les utilisateurs - contribution à l'amélioration des connaissances sur les ressources exploitées et d'intérêt pour les navires de Nouvelle-Aquitaine ».
Le jury composé du chercheur Henrique Cabral (INRAE), des professeurs Rachid Amara (ULCO), Thierry Pigot et Susanna Fernandes (UPPA), ainsi que des collègues Annie Fiandrino et Marie Savina-Rolland (Ifremer), l'a félicité pour son parcours et la qualité de ces travaux.

Résumé:

La gestion durable des ressources, à des fins de conservation de la biodiversité et/ou d’exploitation par l’Homme, suppose d’une part d’être en capacité de décrire l’évolution de l’abondance d’une population et de la pression à laquelle elle est soumise tout en se référant à des seuils et d’autre part d’appréhender plus largement les effets anthropiques et environnementaux sur la dynamique des populations (et des communautés) qui les composent. Pour atteindre ces deux grands objectifs, plusieurs étapes et verrous sont à relever en fonction des espèces considérées. Appréhender la durabilité implique de caractériser ces ressources et de mesurer leur sensibilité à la variabilité de leur(s) habitat(s) et de leur exploitation. Pour entreprendre ce travail, j’ai utilisé des outils statistiques combinés à une connaissance fine de la biologie des espèces et des pratiques de l’activité de pêche. Ils se fondent tous sur de la collecte des données jusqu’à leur valorisation. Cela englobe plusieurs processus métier liés les uns aux autres. Ces processus (et les méthodologies associées) structurent ce projet d’Habilitation à Diriger des Recherches. Ils sont illustrés par des cas d’étude relatifs à des ressources du territoire néo-aquitain (palourde japonaise, rouget barbet, sole commune, merlu européen, oursin commun …) avec des problématiques variées d’origines multiples (naturelle, anthropique, climatique …).
La première partie du manuscrit s’intéresse aux besoins liés aux données en allant de leur récolte à la construction d’indicateurs. Les verrous inhérents à cette problématique concernent la gestion de la collecte des données (collecte maîtrisée ou subie), leur consolidation (échelles de temps et d’espace) et l’analyse de la qualité et de la pertinence de ces informations. Pour la construction des indicateurs décrivant l’abondance de la population, j’ai spécifié des règles ou des logiques à suivre pour identifier les cas à inclure dans cette construction (choix de seuils, prise en compte de l’effet possible de biais liés aux stratégies ...).
Dans la deuxième partie, je me suis intéressée à la compréhension de processus et d’interactions entre indicateurs (d’état de populations et d’activités de pêche) et environnement. Leur formalisation passe par le développement de modèles mathématiques dont la finalité est la description du fonctionnement du système et des interactions entre les différents éléments, l’explication des phénomènes observés en termes de cause à effet jusqu’à éventuellement le calcul de prédictions d’effets de nouvelles causes en y intégrant divers scénarios. En fonction des spécificités de chaque jeu de données, les analyses conduites et présentées sont classiques ou plus élaborées (détections de ruptures, data mining ...).
L’appropriation des connaissances par les utilisateurs, dont les gestionnaires, est décrite dans la troisième partie du manuscrit. Cette partie illustre notamment l’intérêt des démarches collaboratives pour établir dans la durée des interactions fructueuses (en prenant en compte les attentes de chacun, la disponibilité ...) tout en étant vigilant aux rôles des uns et des autres dans la gestion.
Les questionnements considérés dans ce manuscrit sont identifiés lors des activités d’expertises ou préférentiellement par anticipation à ces dernières (soit par les demandeurs, soit par les scientifiques). Les connaissances issues des programmes de recherche dans lesquels je m’investis améliorent la qualité des réponses aux demandes d’expertises réalisées dans le cadre de l’Appui aux Politiques Publiques. La publication de ces connaissances manquantes contribue de manière plus large à la compréhension de processus écologiques tels que ceux liés à la croissance, à la reproduction ou encore à la distribution des espèces étudiées dans leur environnement.