Le Bassin d'Arcachon se comble-t-il ?

Si l'on en croit les opinions émises, le Bassin se comblerait à grande vitesse et ce processus se serait accéléré ces dernières décennies. Pourtant, une étude récente sur les évolutions bathymétrique et morphologique du Bassin d'Arcachon apporte des résultats nouveaux:

Une carte bathymétrique ancienne (1864) comportant des sondages d'estrans suffisamment fiable a été comparée avec la bathymétrie complète du Bassin établie en 1993 par l'IFREMER.

La remarquable stabilité des formes des chenaux ne doit pas faire oublier que  le Bassin intérieur évolue très lentement. La comparaison bathymétrique et morphologique du Bassin d'Arcachon apporte une réponse quantifiée de l'évolution sédimentaire qui s'est réalisée au cours des ces 130 dernières années. Le bilan global de la comparaison montre un déficit sédimentaire de 14 millions de m3 avec des disparités d'évolution selon les zones (voir figure ci-dessus):

Au Sud

  • Érosion très importante à proximité des Passes d'entrée. Les deux axes principaux d'accès, chenal de Piquey et rade d'Eyrac, se sont recentrés, provoquant la disparition du "Muscla Sud" cartographié en 1864 et induisant des hauteurs d'érosion supérieures à 10 m.
  • Érosion de la partie Sud-Est de l'Ile aux Oiseaux qui a eu pour conséquence la formation récente du chenal de Mapouchet.

Au Nord

  • Engraissement plus ou moins important des crassats avec des hauteurs de dépôts qui ne dépassent pas 0,60 m et sont souvent plus proches de 0,20 m.

L'engraissement de la partie Nord-Est et le creusement de la partie Sud-Ouest est probablement le fait le plus saillant mis en lumière par l'étude morpho-bathymétrique. Il a pour conséquence une redistribution des volumes hydrauliques au bénéfice de la partie aval du plan d'eau.

La simplification du réseau hydrographique au détriment des chenaux mineurs et des chenaux transversaux représente le second trait majeur de cette évolution.